Le22 octobre Ă  compter de cette annĂ©e, les enseignants français sont invitĂ©s par le prĂ©sident Sarkozy Ă  lire et commenter avec leurs Ă©lĂšves la derniĂšre lettre de Guy MĂŽquet Ă  ses parents. Le jeune homme a Ă©tĂ© fusillĂ© en octobre 1941 avec une centaine d'autres otages par les Allemands en rĂ©plique Ă  deux attentats. Cet article date de plus de dix ans. La lecture de la lettre de Guy MĂŽquet dans les lycĂ©es reste ’’obligatoire’’. _ Le conseiller spĂ©cial de l'ElysĂ©e Henri Guaino a soulignĂ© sur France Info que les enseignants avaient, en tant que fonctionnaires, le devoir d'"obĂ©ir aux directives". _ Ils doivent lire Ă  leurs Ă©lĂšves la lettre du jeune rĂ©sistant Guy MĂŽquet fusillĂ© le 22 octobre 1941. Article rĂ©digĂ© par PubliĂ© le 01/11/2011 2300 Mis Ă  jour le 07/05/2014 1622 Temps de lecture 1 min. La lettre de Guy MĂŽquet “devra ĂȘtre lue aux Ă©lĂšves”, a dĂ©clarĂ© Henri Guaino sur France Info ce matin. Pourtant, une note de service, publiĂ©e le 24 septembre au Bulletin Officiel, laissait entendre que cette lecture, instaurĂ©e en 2007, Ă©tait devenue optionnelle. “Les professeurs auront la libertĂ© de lire ou de faire lire d'autres textes, de rajouter des commentaires de façon Ă  ce qu'elle serve de support Ă  une pĂ©dagogie un peu plus globale mais elle reste obligatoire, toute cette polĂ©mique Ă©tait une polĂ©mique vaine”, a ajoutĂ© le conseiller spĂ©cial de l’ElysĂ©e. Le devoir des enseignants Hier, Luc Chatel a fait savoir que la lettre du jeune rĂ©sistant communiste exĂ©cutĂ© par les allemands le 22 octobre 1941 sera bien lue vendredi dans tous les lycĂ©es de France. Pour le ministre de l'Education, la lecture de cette lettre servira de base Ă  un dĂ©bat sur la question de la rĂ©sistance. La dĂ©cision prise par Nicolas Sarkozy le 16 mai 2007 de lire la lettre de Guy MĂŽquet Ă©crite Ă  ses parents avait suscitĂ© beaucoup de rĂ©actions dans l’Education nationale. Le SNES, principal syndicat des enseignants de second degrĂ©, avait notamment appelĂ© Ă  ne pas lire cette lettre pour refuser “l'instrumentalisation du devoir de mĂ©moire”. MikaĂ«l Roparz, avec agences Prolongez votre lecture autour de ce sujet tout l'univers Education 3 Lecture de la lettre de Guy MĂŽquet Diapo n° 9. Guy MĂŽquet. ChĂąteaubriand, camp de Choisel (Loire-InfĂ©rieure) 22 octobre 1941. ChĂąteaubriand, le 22 octobre 1941. Ma petite maman chĂ©rie, Mon tout petit frĂšre adorĂ©, Mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, Ă  toi en particulier petite maman, c’est d’ĂȘtre Ma petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ©, mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’ĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux l’ĂȘtre autant que ceux qui sont passĂ©s avant moi. Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon coeur, c’est que ma mort serve Ă  quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassĂ© mes deux frĂšres Roger et Rino. Quant au vĂ©ritable je ne peux le faire hĂ©las! J’espĂšre que toutes mes affaires te seront renvoyĂ©es elles pourront servir Ă  Serge, qui, je l’escompte, sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une derniĂšre fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracĂ©e. Un dernier adieu Ă  tous mes amis, Ă  mon frĂšre que j’aime beaucoup. Qu’il Ă©tudie bien pour ĂȘtre plus tard un homme. 17 ans et demi, ma vie a Ă©tĂ© courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michel. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’ĂȘtre courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux pas en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, je vous embrasse de tout mon cƓur d’enfant. Courage! Votre Guy qui vous aime» Guy Moquet, 21 octobre 1941 Ce site utilise des cookies pour amĂ©liorer votre confort. Nous considĂ©rons que vous les accepter mais vous pouvez les refuser. RĂ©glagesAccepter
Lettrede Guy MĂŽquet Ă  ses parents et son frĂšre : « Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ! » Le 22 Octobre 1941, Guy MĂŽquet, le plus jeune des 27 otages du camp de Chateaubriant, Ă©tait fusillĂ©. Militant communiste, arrĂȘtĂ© suite Ă  une dĂ©nonciation anonyme, ce jeune garçon de 17 ans, incarne l’honneur de la France et de la lutte contre le
Le 22 octobre, Ă  la demande de Nicolas Sarkozy, on lira dans tous les lycĂ©es de France la lettre poignante que Guy MĂŽquet adressait Ă  sa famille avant d’ĂȘtre fusillĂ© par les nazis. Il ne s’agit pas de faire quelque chose de sottement cocardier et patriotique... », a expliquĂ© le ministre de l’éducation nationale. DĂšs le 22 mai, nous avions regrettĂ©, avec Jean-Paul Houssay, que Nicolas Sarkozy n’ait pas associĂ© la mĂ©moire de Michel Missak Manouchian Ă  celle de Guy MĂŽquet. Tous deux Ă©taient militants communistes ; tous deux ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s par les nazis ; la lettre de Manouchian se prĂȘtait davantage Ă  l’illustration des propos de Nicolas Sarkozy, sauf que... Ă©videmment, il n’était pas français. On peut Ă©galement dĂ©plorer, avec Pierre Schill et Jean-Pierre AzĂ©ma, l’instrumentalisation politique de l’histoire Ă  laquelle s’est livrĂ© le prĂ©sident de la RĂ©publique [1]. [PremiĂšre mise en ligne le 22 mai 07, mise Ă  jour le 3 oct. 07] Missak Manouchian Missak Manouchian, nĂ© armĂ©nien en septembre 1906, est arrivĂ© en France en 1925. Communiste, engagĂ© dans la rĂ©sistance, il a menĂ© Ă  la tĂȘte de son groupe une guĂ©rilla incessante contre les Allemands. ArrĂȘtĂ© le 16 novembre 1943, il fut jugĂ© comme un Ă©tranger qui met la France en pĂ©ril. Le prĂ©sident de la cour martiale qui le jugeait voulait faire savoir Ă  l’opinion française Ă  quel point leur patrie est en danger ». CondamnĂ©s, Manouchian et vingt et un de ses camarades furent exĂ©cutĂ©s au Mont-ValĂ©rien le 19 fĂ©vrier 1944. Manouchian n’était pas français. Le groupe de rĂ©sistants dont il Ă©tait le chef, outre trois Français, Ă©tait constituĂ© de huit Polonais, cinq Italiens, trois Hongrois, deux ArmĂ©niens, un Espagnol, une Roumaine et parmi eux neuf Ă©taient juifs [2]. La derniĂšre lettre de Missak Manouchian Ma ChĂšre MĂ©linĂ©e, ma petite orpheline bien-aimĂ©e, Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons ĂȘtre fusillĂ©s cet aprĂšs-midi Ă  15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en mĂȘme temps. Je m’étais engagĂ© dans l’ArmĂ©e de LibĂ©ration en soldat volontaire et je meurs Ă  deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur Ă  ceux qui vont nous survivre et goĂ»ter la douceur de la LibertĂ© et de la Paix de demain. Je suis sĂ»r que le peuple français et tous les combattants de la LibertĂ© sauront honorer notre mĂ©moire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il mĂ©ritera comme chĂątiment et comme rĂ©compense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternitĂ© aprĂšs la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur Ă  tous... J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier aprĂšs la guerre, sans faute, et d’avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma derniĂšre volontĂ©, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lĂšgue Ă  toi Ă  ta sƓur et Ă  mes neveux. AprĂšs la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat rĂ©gulier de l’armĂ©e française de la libĂ©ration. Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer, tu feras Ă©diter mes poĂšmes et mes Ă©crits qui valent d’ĂȘtre lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible Ă  mes parents en ArmĂ©nie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout Ă  l’heure avec le courage et la sĂ©rĂ©nitĂ© d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait de mal Ă  personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine. Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant le soleil et la belle nature que j’ai tant aimĂ©e que je dirai adieu Ă  la vie et Ă  vous tous, ma bien chĂšre femme et mes bien chers amis. Je pardonne Ă  tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf Ă  celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t’embrasse bien fort ainsi que ta sƓur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de prĂšs, je vous serre tous sur mon cƓur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari. Manouchian Michel Guy MĂŽquet Lorsque son pĂšre, dĂ©putĂ© communiste, est dĂ©portĂ© dans un bagne en AlgĂ©rie en 1939, Guy MĂŽquet, alors ĂągĂ© de 16 ans, dĂ©cide d’entrer dans les Jeunesses communistes. ArrĂȘtĂ© un an plus tard lors d’une distribution de tracts clandestine Ă  Paris, il est transfĂ©rĂ©, malgrĂ© son acquittement, au camp de ChĂąteaubriant Loire-Atlantique. Guy MĂŽquet fut fusillĂ© le 22 octobre 1941, avec vingt-six autres otages, en guise de reprĂ©sailles Ă  la suite de l’exĂ©cution d’un commandant allemand par trois jeunes communistes Ă  Nantes le 20 octobre 1941. Il n’avait pas dix-huit ans. La lettre d’adieu de Guy MĂŽquet Ma petite maman chĂ©rie,mon tout petit frĂšre adorĂ©,mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’ĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux l’ĂȘtre autant que ceux qui sont passĂ©s avant moi. Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cƓur, c’est que ma mort serve Ă  quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassĂ© mes deux frĂšres Roger et Rino. Quant au vĂ©ritable, je ne peux le faire hĂ©las ! J’espĂšre que toutes mes affaires te seront renvoyĂ©es elles pourront servir Ă  Serge, qui je l’escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une derniĂšre fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracĂ©e. Un dernier adieu Ă  tous mes amis, Ă  mon frĂšre que j’aime beaucoup. Qu’il Ă©tudie bien pour ĂȘtre plus tard un homme. 17 ans et demi, ma vie a Ă©tĂ© courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’ĂȘtre courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cƓur d’enfant. Courage ! Votre Guy qui vous aime. Guy DerniĂšres pensĂ©es vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ! Je me demande si on n’essaye pas de faire dire Ă  cette lettre ... par Jean Paul Houssay [3] La lettre de Guy MĂŽquet Ă  ses parents est bien sĂ»r Ă©mouvante et tĂ©moigne d’un courage Ă©tonnant pour un jeune homme de 17 ans. Avec tout le respect que l’on doit Ă  ce jeune rĂ©sistant, je me demande si on n’essaye pas de faire dire Ă  la lettre qu’il a laissĂ©e un peu plus que ce qu’elle ne rĂ©vĂšle effectivement. Dans le discours de Nicolas Sarkozy, on peut lire entre autres 
un jeune homme de 17 ans qui donne sa vie Ă  la France, c’est un exemple
pour l’avenir » - il est essentiel d’expliquer Ă  nos enfants ce qu’est un jeune Français 
 ce qu’est la grandeur d’un homme qui se donne Ă  une cause plus grande que lui. » Encore une fois, avec toute l’admiration que j’éprouve pour le courage de Guy MĂŽquet, j’ai du mal Ă  trouver dans sa lettre cet amour de la France, ce sacrifice pour une cause plus grande que lui. Peut-ĂȘtre que ce jeune hĂ©ros Ă©tait effectivement animĂ© de ces sentiments mais sa lettre, extrĂȘmement courageuse encore une fois, est plutĂŽt un tĂ©moignage d’amour et de soutien adressĂ© Ă  sa famille, avec une prĂ©occupation pratique assez Ă©tonnante que toutes ses affaires seront renvoyĂ©es et qu’ elles pourront servir Ă  Serge ». Effectivement, il souhaite aussi que sa mort serve Ă  quelque chose » et Ă  son pĂšre il dit Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracĂ©e ». On peut voir Ă©voquĂ© lĂ  l’amour de la France, une cause plus grande que lui ». Mais peut-ĂȘtre aussi l’aversion pour le nazisme, la dĂ©testation d’un rĂ©gime totalitaire, l’amour de la libertĂ©, ce qui n’est pas tout Ă  fait la mĂȘme chose. _______________________________ Pourquoi je ne lirai pas la lettre de Guy MĂŽquet Ă  mes Ă©lĂšves Ă  la rentrĂ©e par Pierre Schill, professeur d’histoire-gĂ©ographie Ă  MontpellierLibĂ©ration le 22 mai 2007 Il est imprudent d’instrumentaliser politiquement l’histoire et de n’en livrer qu’une vision Ă©motionnelle. Nicolas Sarkozy vient d’indiquer que sa premiĂšre dĂ©cision » de prĂ©sident sera de faire lire chaque dĂ©but d’annĂ©e dans tous les lycĂ©es la derniĂšre lettre du jeune rĂ©sistant communiste Guy MĂŽquet, fusillĂ© Ă  17 ans en 1941. Professeur d’histoire-gĂ©ographie a priori concernĂ© par cette initiative, je voudrais expliquer pourquoi, sans vouloir remettre en cause l’autoritĂ© du nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique, je ne lirai pas cette lettre dans un tel cadre. La premiĂšre raison tient Ă  l’instrumentalisation politique de l’histoire par Nicolas Sarkozy. L’historien GĂ©rard Noiriel, un des animateurs du ComitĂ© de vigilance face aux usages publics de l’histoire CVUH, avait, parmi les premiers, montrĂ© les ressorts de l’usage de l’histoire dans le discours public du candidat de l’UMP son rĂ©cit mĂ©moriel a pour fonction de transcender les appartenances partisanes, avec notamment pour objectif de fabriquer un consensus occultant les rapports de pouvoir et les luttes sociales » voir les usages de l’histoire dans le discours public de Nicolas Sarkozy. C’est bien le sens de ses nombreuses rĂ©fĂ©rences aux figures tutĂ©laires de la gauche, qui ne sauraient valoir blanc-seing pour une captation d’hĂ©ritage durable le nom de Guy MĂŽquet figurait dans le rĂ©cent panthĂ©on du candidat Sarkozy, et son engagement rĂ©sistant, indissociable de son engagement communiste, n’a rien Ă  gagner Ă  devenir le prĂ©texte Ă  une lecture Ă©difiante aux lycĂ©ens de France. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler les suites de l’escapade maltaise du nouveau prĂ©sident Vincent BollorĂ© a justifiĂ© le financement de cette croisiĂšre en faisant un parallĂšle indigne avec une visite de LĂ©on Blum dans sa famille en 1947. Et voilĂ  comment le nom de l’ancien prĂ©sident du Conseil du Front populaire, lui aussi maintes fois Ă©voquĂ© durant la campagne Ă©lectorale, pouvait ĂȘtre utilisĂ© au nom de la dĂ©fense de petits intĂ©rĂȘts politiques. Il me semble donc imprudent d’exposer au mĂȘme risque d’instrumentalisation la mĂ©moire de Guy MĂŽquet. La seconde raison, tout aussi importante me semble-t-il, est liĂ©e Ă  des considĂ©rations pĂ©dagogiques. Vouloir faire lire en dĂ©but d’annĂ©e cette lettre risque de limiter cet exercice Ă  une sĂ©quence Ă©motionnelle Ă  laquelle la lettre se prĂȘte particuliĂšrement bien. Je ne sais pas s’il s’agit lĂ  de la motivation profonde de cette initiative ; est-il permis de rappeler au nouveau prĂ©sident que l’enseignement de l’histoire ne s’accommode pas de ce seul registre mais a toujours besoin de sens, c’est-Ă -dire en l’occurrence d’une remise en perspective dans un contexte Ă©largi. Or il existe dĂ©jĂ  pour ce faire un cadre qui concerne quasiment tous les lycĂ©ens des filiĂšres gĂ©nĂ©rales, technologiques ou professionnelles, celui des programmes officiels d’histoire et de l’étude de la Seconde Guerre mondiale. Laissons donc aux enseignants d’histoire-gĂ©ographie leur autonomie pĂ©dagogique dans leur façon d’aborder l’enseignement de la RĂ©sistance nombreux sont ceux qui s’appuient dĂ©jĂ  sur ces derniĂšres lettres de fusillĂ©s dont un recueil rĂ©cent offre un large choix et permet une utilisation approfondie seule Ă  mĂȘme de dĂ©passer le registre Ă©motionnel, avec des lettres complĂ©mentaires Ă  celle de Guy MĂŽquet dans lesquelles certains de ces hĂ©ros » reviennent sur les raisons de leur entrĂ©e en rĂ©sistance » Guy Krivopissko, La vie Ă  en mourir. Lettres de fusillĂ©s 1941-1944, Paris, Tallandier, 2003. Seul le cadre de cet enseignement structurĂ© permettra d’aborder l’histoire dans sa complexitĂ© et de ne pas en rester Ă  sa caricature voire Ă  son dĂ©ni, la reconstruction d’un passĂ© sans histoire » dĂ©fendue par Nicolas Sarkozy. Pierre Schill Refuser une caporalisation mĂ©morielle Sans doute l’histoire n’appartient-elle pas qu’aux historiens. Il est du rĂŽle de la reprĂ©sentation nationale comme du prĂ©sident de la RĂ©publique de proposer, susciter commĂ©morations et hommages, mais non d’édicter ce que l’on doit enseigner. Rappelons que, en juillet 1995, Jacques Chirac a fait repentance pour l’attitude de l’État, de la France, dans les dĂ©portations des Juifs de France ; c’était la parole du chef de l’État, elle comptait, ce n’était pourtant pas la vulgate et le texte eut d’autant plus de retentissement qu’il n’était assorti d’aucune obligation. Son successeur ferait bien de mĂ©diter cet exemple. Beaucoup refusent l’idĂ©e de cette caporalisation mĂ©morielle une lettre lue dans tous les Ă©tablissements scolaires, tous les ans, le mĂȘme jour, sinon Ă  la mĂȘme heure ?, quasiment au garde-Ă -vous ? Laissons donc les enseignants organiser leur cours comme ils l’entendent et, s’ils font le choix de cette lettre, ils sauront la lire au bon moment, mise en perspective par les travaux qui l’éclairent. » Jean-Pierre AzĂ©maextrait de Guy MĂŽquet, Sarkozy et le roman national », L’Histoire, sept. 07
ï»żDefait, je suis tombĂ©e sur la lettre de Guy MĂŽquet Ă  ses parents. En tant que reporter, journaliste, j’ai les oreilles ouvertes Ă  tout ce qui passe. À ShanghaĂŻ,

La lettre de Guy MĂŽquet Ă  la veille de sa mise Ă  mort, 22 octobre 1941Ma petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ©, mon petit papa aimĂ©,Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'ĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux l'ĂȘtre autant que ceux qui sont passĂ©s avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cƓur, c'est que ma mort serve Ă  quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassĂ© mes deux frĂšres Roger et Rino. Quant au vĂ©ritable je ne peux le faire hĂ©las ! J'espĂšre que toutes mes affaires te seront renvoyĂ©es elles pourront servir Ă  Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'Ă  ma petite maman, bien des peines, je te salue une derniĂšre fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as dernier adieu Ă  tous mes amis, Ă  mon frĂšre que j'aime beaucoup. Qu'il Ă©tudie bien pour ĂȘtre plus tard un ans 1/2, ma vie a Ă©tĂ© courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'ĂȘtre courageuse et de surmonter ta ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon coeur d'enfant. Courage !Votre Guy qui vous elle me touche Ă  mort sa lettre, Ă  17 ans j'ose pas imaginer la catastrophe qu'auraient Ă©crit notre gĂ©nĂ©ration... Maintenant ça " se bat " et ça dĂ©prime pour un club de football, c'est ridicule Message Ă©ditĂ© le 27 juin 2022 Ă  104055 par mayochup061

Lettreschoisies et prĂ©sentĂ©es par Guy Krivopissko (2003), La vie Ă  en mourir. Lettres de FusillĂ©s(1941-1944) Au delĂ  de la polĂ©mique sur la lecture devant les Ă©lĂšves de la lettre de Guy MĂŽquet, il convient de rappeler que cette commĂ©moration, c’est avant tout celle de la RĂ©sistance. 1) Qui Ă©tait Guy MĂŽquet ? Guy MĂŽquet a 16 ans

The gateway did not receive a timely response from the upstream server or application. Apache/ Ubuntu Server at Port 80 GuyMĂŽquet : Chateaubriant, le 22 octobre 1941 ** / GĂ©rard Streiff (2007) C'est le rĂ©cit de cette journĂ©e tragique du 22 octobre 1941, heure par heure, la derniĂšre de ce jeune communiste de 17 ans, qui est relatĂ©e ici, vĂ©cue par Guy MĂŽquet lui-mĂȘme se doutant, Ă  son rĂ©veil, de l'imminence d'un Ă©vĂ©nement inhabituel, mais aussi par Touya, le sous-lieutenant de gendarmerie, par ses Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l’homme, mais pas assez pour assouvir son aviditĂ©. » Mahatma Gandhi Ce site utilise des cookies pour amĂ©liorer votre confort. Nous considĂ©rons que vous les accepter mais vous pouvez les refuser. RĂ©glagesAccepter SE3wx5. 308 283 359 279 370 347 310 92 142

lettre de guy moquet Ă  ses parents